Allaitement et engorgement mammaire

Par votre pharmacien
Allaitement et engorgement mammaire

 Vous avez surement entendu des histoires à faire froid dans le dos de la part de mamans qui décrivent les douleurs qu’elles ont ressenties au moment de leur montée laiteuse et des jours qui ont suivi. Elles vous décrivent comment leur nouveau-né s’agitait et avait du mal à s’attacher à leur sein gonflé et dur, sans parler des « crevasses » tant redoutées.

Alors existe-t-il un moyen de prévenir cet état d’engorgement mammaire extrême et de souffrance?

Vos seins changent durant votre grossesse, ils se préparent tout doucement à allaiter. Ils gagnent souvent en volume, l’aréole s’élargit un peu et devient plus sombre mais ils restent souples. En profondeur le réseau de canaux lactifères se développe et la glande mammaire secrète déjà du colostrum ( le premier lait composé essentiellement de facteurs immunologiques essentiels pour la santé du nouveau-né) à partir du milieu de votre grossesse. Certaines femmes enceintes ont d’ailleurs des petites fuites de colostrum, d’autres non. Rassurez-vous, cela ne présage en rien d’une lactation plus ou moins abondante.

Juste après la naissance de votre bébé et la délivrance du placenta, commence la deuxième phase de votre lactation et c’est ainsi qu’a lieu la montée laiteuse quelques jours après votre accouchement, indépendamment du fait que votre bébé tète ou pas. C’est un processus physiologique lié aux hormones, c’est pour cette raison qu’on décrit cette phase de la lactation comme endocrine.

Si votre accouchement est très médicalisé, avec pose de perfusion plus ou moins longue, ou que vous avez tendance à faire de la rétention d’eau, vous pouvez présenter à ce moment-là, un risque de congestion mammaire plus important qui peut se transformer en engorgement pathologique si vous ne faites rien.

  1. Il est important les premières 48h de garder votre bébé le plus possible sur vous et proche de vos seins afin qu’il puisse se mettre à téter dès les premiers signes au lieu de le laisser trop dormir dans son berceau. Vous apprendrez ainsi à vous connaitre et vous pratiquerez les mises au sein plus fréquemment. De cette manière, les seins étant souvent sollicités, le « drainage » se fera tout naturellement et la montée de lait ne sera pas spectaculaire réduisant ainsi les risques de douleurs et de congestion mammaire
  2. Si vous pratiquez déjà les massages de votre poitrine, cela vous aidera à les garder souples, cela facilitera là-encore la montée laiteuse et vous pourrez aussi réagir plus rapidement en cas de petit souci car vous aurez pris l’habitude de toucher vos seins. Ceux-ci ne vous seront pas inconnus.
  3. Si vous avez appris en prénatal les bons gestes pour exprimer manuellement votre lait, cette compétence vous sera très utile si par exemple votre bébé ne tète pas encore ou se montre fatigable et peu efficace au sein. Cela vous permettra de lui donner votre lait en plus et d’éviter les engorgements.

Que faire si malgré tout vos seins deviennent durs et que votre bébé a des difficultés à s’accrocher ?

  1. La première chose à faire est d’assouplir votre aréole qui s’est tendue. En appuyant doucement avec les deux index placés de chaque côté du mamelon ou l’index et le majeur de chaque main de manière à traiter les deux seins en même temps pendant 30s ou 1min
  2. Puis massez doucement les seins avec une huile végétale en alternant avec de l’expression manuelle pour faire sortir le lait
  3. Lorsque le sein est devenu plus souple mais que le bébé ne tète pas encore, utilisez au besoin un tire-lait pour bien drainer. Cela ne risque pas de sur-stimuler votre lactation mais cela favorisera les tétées suivantes et cela vous soulagera.
  4. Si vous n’avez pas accès à un tire-lait ou que vous avez peur d’en utiliser un, la technique du verre tahitien peut être très utile ( vous remplissez un verre d’eau bien chaude et vous le placez autour de l’aréole, la chaleur va faire couler votre lait dans le verre mais ce n’est hélas pas un moyen de recueillir votre lait)
  5. Vous pouvez appliquer des poches de froid entre les tétées ou des feuilles de chou vert préalablement lavées et éventuellement réfrigérées sur vos seins ; cela aura un effet anti-inflammatoire immédiat.
  6. Ensuite la chaleur (douche chaude ou application d’un linge chaud) pourra faciliter l’écoulement du lait avant les tétées
  7. Certains remèdes homéopathiques soulagent les seins lourds, sensibles et congestionnés : bryonia 9ch, belladonna 9ch, apis melifica 9ch)
  8. Votre professionnel de santé peut également vous prescrire des anti-inflammatoires par voie orale (ex : ibuprofen) pendant 24 ou 48h pour diminuer l’engorgement durant l’allaitement.

Les coussinets apaisants THERAPEARL 3en1 de chez Lansinoh ont la particularité de pouvoir être utilisés à froid et à chaud, ils sont donc très pratiques en cas d’engorgement et d’allaitement.

A la question comment éviter l’engorgement mammaire, le meilleur moyen est d’avoir de bonnes positions d’allaitement avec une bonne prise du sein de votre bébé, des tétées fréquentes et des massages quotidiens de vos seins.

Bon allaitement à toutes !

Auteur: Myriam Panard, Consultante en Lactation IBCLC pour  Lansinoh France